J’ai toujours aimé observer les gens.
Pas dans un esprit critique ou supérieur, mais parce que chacun-e a une manière bien à lui-elle de bouger et de prendre une place dans l’espace public. Chacun-une adopte une gestuelle et un regard propres.
Le métro en particulier est un poste d’observation formidable.

Cette toute jeune fille a attiré mon attention, d’abord parce qu’elle était habillée avec beaucoup de soin mais avec un décalage un peu saugrenu entre son blouson chaud et ses sandales. Par ailleurs, elle refusait manifestement de se tenir à la barre verticale du wagon. Un peu empêtrée dans son corps, regardant les personnes autour d’elle « par en dessous », avec une grande méfiance, bras croisés sur la poitrine. De la défiance aussi. Comme si l’espace de la rame était pour elle une sorte de jungle urbaine.

A quoi pouvait-elle bien penser ?